LES VENDREDI FERME/ACEUTIQUE – LE 22 MARS 2024

Lire une étiquette

Cherchant à séduire une clientèle de plus en plus sensibilisée à l’importance d’une bonne alimentation, les fabricants multiplient les appellations à saveur santé dont ils «tapissent» leurs emballages. Tout y passe: «hypocalorique», «sans sel», «faible teneur en sodium», «sans cholestérol», «léger», «naturel», «biologique», «teneur réduite en gras», «bonne source de fer», etc., un véritable dédale de linguistique et de diététique où le consommateur risque fort de perdre son latin!

Pour éviter les abus, les autorités gouvernementales ont émis une série de directives et de règlements afin de s’assurer que la signification des mots serait la même pour tout le monde. On a donc uniformisé les données nutritionnelles fournies sur l’étiquette et donné un sens précis à toute une gamme d’appellations alimentaires. Et pour que vous puissiez «lire» les aliments avant de les acheter, nous avons décortiqué pour vous toute cette prose nutritionnelle.

La liste des ingrédients

Il faut d’abord faire la distinction entre la liste des ingrédients qui figure obligatoirement sur presque tous les produits alimentaires et le tableau d’information nutritionnelle. La liste des ingrédients ne consiste qu’en une énumération des ingrédients qui composent un produit; elle ne fournit aucune information sur la valeur nutritive ni sur la qualité de ces éléments. Les ingrédients y sont énumérés en ordre décroissant, le premier étant celui qu’on retrouve en plus grande quantité et le dernier, en plus petite. Si vous achetez des céréales, par exemple, assurez-vous que les grains (blé, avoine, son, orge, etc.) viennent en tête de liste, et non pas le sucre.

C’est la liste des ingrédients qui vous permettra aussi de dépister la présence d’une essence, d’un additif ou d’un produit auquel vous êtes hypersensible (allergique). Si le produit contient, par exemple, du glutamate monosodique, des additifs alimentaires et des colorants, ils figureront aussi sur la liste. Si le mot «naturel» est présent sur l’étiquette d’un produit, lisez la liste des ingrédients; vous saurez ainsi si le terme «naturel» s’applique à la saveur, à un seul des ingrédients ou à l’ensemble du produit. Fait à noter si on indique de «source naturelle» les ingrédients sont naturels mais les procédés de cuisson ou de fabrication et les additifs ne le sont sans doute pas.

Le tableau d’information nutritionnelle

Contrairement à la liste des ingrédients, le tableau d’information nutritionnelle n’est pas obligatoire. C’est donc volontairement que les fabricants ajoutent sur l’étiquette d’un produit. Toutefois, les nouvelles tendances du marché et les exigences grandissantes des consommateurs incitent de plus en plus de fabricants à fournir ces renseignements, qu’ils utilisent d’ailleurs comme outil promotionnel. En plus, si l’étiquette du produit comporte une allégation au sujet de la valeur nutritive («hyposodique», «bonne source de…», etc.), le fabricant est alors tenu de fournir les données nutritionnelles.

Si l’ajout de ce tableau est laissé à la discrétion du fabricant, son contenu, toutefois, fait l’objet d’une réglementation stricte en vertu de la Loi et des Règlements sur les aliments et les drogues publiés par Santé Canada visant la salubrité, la qualité et l’étiquetage des aliments.

Pour être conforme à la réglementation, le tableau doit comprendre une liste de données nutritionnelles de base incluant:

  • la valeur énergétique en calories et en kilojoules;
  • la teneur en protéines;
  • la teneur en matières grasses (lipides);
  • la teneur en glucides.

Le tableau doit être dûment désigné par le titre «Information nutritionnelle» et il doit être suivi de la description d’une portion individuelle (en grammes ou en millilitres). La quantité des éléments nutritifs de base doit être exprimée pour cette même portion. D’autres éléments peuvent s’ajouter à cette liste de base. Les types de gras étant ainsi regroupés sous «matières grasses» ou «lipides», on peut les détailler (polyinsaturés, monoinsaturés, saturés, cholestérol) tout en donnant la teneur de chacun pour une portion. Si le fabricant inscrit sur l’étiquette une allégation relative à la teneur en cholestérol, il doit alors obligatoirement énumérer les quatre composantes et la teneur de chacune par portion.

Sous la rubrique glucides, on peut aussi trouver l’amidon, les sucres et les fibres alimentaires.

La teneur en sodium et en potassium peut suivre la liste de base, mais si l’un de ces deux éléments est inscrit, l’autre doit être présent aussi. Quant aux vitamines et aux minéraux, leur teneur doit être exprimée en pourcentage de l’apport quotidien recommandé (AQR). Le pourcentage indiqué représente alors la part d’une vitamine ou d’un minéral que l’aliment fournit par rapport à la quantité la plus élevée recommandée pour satisfaire les besoins d’un adulte moyen (en excluant les femmes enceintes).

Il faut donc prendre le temps de lire les étiquettes, de comparer entre différents produits, par exemple, la teneur en matières grasses ou en protéines. À un prix équivalent, un produit pourrait bien représenter un meilleur choix nutritionnel.

Le tableau d’information nutritionnelle doit être présenté sous cette forme et inclure tous ces éléments ou une partie de ceux-ci. Ces éléments sont généralement énumérés dans cet ordre.

Les produits sans cholestérol

Le mot est à la mode, et la publicité nous vante les mérites de nombreux produits «sans cholestérol». Flanqués d’une étiquette spéciale, ces produits «santé» attirent l’œil du consommateur soucieux de son bien-être.

Toutefois, il ne s’agit bien souvent que d’une simple opération, plutôt astucieuse, de mise en marché. Résultat: on trouve des bouteilles d’huiles végétales, des boîtes de biscottes et même des boîtes de céréales portant l’inscription «sans cholestérol». Rien de bien surprenant pourtant puisque aucune huile végétale ou céréale ne contient de cholestérol…! En fait, seuls les aliments d’origine animale, comme les produits laitiers, les viandes, les œufs et certaines huiles tropicales, contiennent du cholestérol. Inutile donc de payer plus cher pour une céréale sans cholestérol.

Mieux, il faut se méfier des chips et des frites sans cholestérol mais très grasses. De fait, l’absence de cholestérol dans un aliment ou un produit ne constitue pas une garantie de santé. Certains aliments sans cholestérol sont très riches en gras et en sodium ou très pauvres en éléments nutritifs.

Les appellations alimentaires

Outre la liste des ingrédients et le tableau d’information nutritionnelle, l’étiquette fournit plusieurs renseignements sur la saveur, la texture et la valeur nutritive du produit. «Bonne source de fibres», «excellente source de vitamine C», «faible teneur en cholestérol»: les étiquettes sont remplies de promesses de santé. Question de mettre de l’ordre dans toutes ces appellations et allégations à caractère descriptif, Agriculture et Agroalimentaire Canada a défini les termes les plus couramment utilisés par les fabricants comme arguments de vente.

Par ailleurs, il est strictement interdit par la loi d’utiliser des allégations associant un aliment avec la prévention, le traitement ou la guérison d’une maladie, d’un désordre ou d’une anomalie physique.

Le tableau à la page suivante contient la signification précise de plusieurs allégations nutritionnelles. Les termes «biologique», «naturel» et «huile pressée à froid» font pour leur part l’objet de textes complets ailleurs dans ce guide.

Il y a léger et léger

Le «léger» est à la mode, mais les «légers» n’ont pas tous la même légèreté…! Agriculture et Agroalimentaire Canada prescrit que l’aliment ainsi étiqueté doit présenter une teneur réduite d’au moins 25 % en énergie —kilocalories ou kilojoules (kJ) —en matières grasses ou en sucre ou en sel.

Attention, cependant: prenez bien le temps de lire l’étiquette, car le terme léger s’applique parfois non pas au produit, mais à la saveur, à la texture ou au parfum du produit tandis que les calories y pèsent très lourd. Le meilleur exemple en est sans doute un feuilleté léger aux fruits fait de pâte feuilletée grasse et de confitures très sucrées!

Quant aux termes hypocalorique, hyposodique, diététique ou teneur réduite en calories, ils ne peuvent être utilisés que lorsque la teneur en calories, en sucre ou en sel a été réduite d’au moins 50%. Un  aliment hypocalorique ne doit pas contenir plus de 15 calories (72 kJ) par portion. Un aliment sans calorie ne doit pas contenir plus d’une calorie par 100 g. Mais si le fabricant prétend que son produit constitue une «bonne source d’énergie», c’est qu’il contient au moins 100 calories par portion, et cette information doit se trouver dans le tableau d’information nutritionnelle.

Finalement, les viandes et les fromages «maigres», ne doivent pas contenir plus de 10 % de matières grasses (exprimé en pourcentage sur l’emballage), à l’exception des viandes hachées, dont la teneur en gras tolérée est plus élevée, soit 17 % pour la viande maigre, 23 % pour la viande mi-maigre et 30% pour la viande ordinaire.

Calories, kilocalories et kilojoules

Les kilojoules (kJ) constituent une mesure d’énergie mécanique alors que les kilocalories (kcal ou cal) se rapportent à l’énergie thermique (chaleur). L’énergie contenue dans les aliments est principalement utilisée sous forme de travail mécanique par notre corps au moment de la contraction musculaire; c’est cette contraction qui produit de la chaleur et qui assure le maintien de la température corporelle. Le facteur de conversion est: 1 kilocalorie = 1 calorie = 4,184 kilojoules.

On arrondit généralement à 4,2.

Donc, lire les étiquettes et comprendre ce que vous lisez est presque quelque chose que seule une personne bien éduquée serait capable de faire, n’est-ce pas?

Oui, les agences gouvernementales ont des réglementations, mais sont-elles suivies à la lettre par les fabricants?

C’est pourquoi il est si important d’inclure autant que possible des aliments sains dans votre apport quotidien. La nature ne vous joue pas de tours. Une pomme est une pomme. Cependant, en ce qui concerne la viande, nous devons être plus vigilants, car certaines viandes génétiquement créées sont en augmentation.

Passe un bon week-end!

Votre sympathique praticienne de la santé en médecine douce

Carole

 

Leave a reply

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.